Nature Plast : la pépinière à bioplastiques
Malgré une médiatisation croissante, les bioplastiques ne représentent encore aujourd’hui que 0,5% de la production mondiale de plastiques, principalement du fait de leur surcoût par rapport aux dérivés du pétrole. Pour abaisser les prix, les fabricants peuvent recourir à des co-produits de l’industrie. C’est notamment la stratégie adoptée par le normand NaturePlast, qui met au point de nouvelles formules au sein de sa filiale R&D Biopolynov.
Plumes de canard, sang d’abattoir, coquillages… L’inventaire des bioplastiques compte de plus en plus de matériaux atypiques. Cette tendance à recourir à des polymères dont la part « bio » provient de rebus industriels s’explique par deux facteurs, selon Thomas Lefèvre, fondateur de la société de conseil et de recherche NaturePlast, basée à proximité de Caen. D’une part, la volonté du côté des industriels de trouver de nouvelles voies de valorisation pour leurs co-produits et sous-produits, et, d’autre part, le fait qu’ils optent, plutôt que des ressources agricoles entrant potentiellement en compétition avec l’alimentation humaine, pour des matières premières non-nobles.
« L’incorporation de co-produits industriels permet dès aujourd’hui d’avoir une part biosourcée de 30% dans les bioplastiques », précise le dirigeant caennais. Ce que les ingénieurs de NaturePlast expérimentent actuellement avec de la poudre de noyau d’olive, des granulés provenant de la transformation des algues marines ou d'autres rebus de process industriels.
Thomas Lefèvre voit cette activité dite de compoundage, consistant à mélanger des biomolécules à des additifs, souvent pétrosourcés, durer encore plusieurs années, « en attendant que la science avance et que nous ayons accès à des monomères puis des polymères provenant totalement de ces sous-produits ».
Source : http://www.industrie-techno.com/materiaux-chimie