Le vélo en bois fait souche

Près de 200 ans après son invention le vélo revient à ses origines avec la présentation par le Critt Bois d’Epinal d’un prototype dont le cadre ouvert est réalisé en bois.
Le baron Drais doit bien rire ! Le bois de sa draisienne, une simple poutre reliant deux roues qu’en 1817 un homme assis à califourchon faisait avancer en ‘‘courant’’, fait son retour dans le monde du vélo après avoir été évincé au profit des métaux et composites, matériaux plus ‘‘techniques’’ et plus légers.
Le centre régional de l’innovation et du transfert des technologies des industries du bois (Critt Bois) d’Epinal dans les Vosges, suite à une demande faite en 2009 par la société d’économie mixte (SEM) Epinal-Golbey, vient en effet de présenter le Vélibois, un prototype de vélo à assistance électrique doté d’un cadre ouvert en bois. Un concept pas forcément nouveau, on a vu des vélos en bambou, mais qui cette fois a fait l’objet d’une véritable industrialisation.
Fruit de plusieurs années de recherche, le projet a été mené à bien depuis plus d’un an par l’équipe de Philippe Thiriet, responsable du pôle transferts industriels. Beaucoup d’essais ont été nécessaires notamment pour assurer un collage parfait entre le cadre et les pièces métalliques assurant la liaison avec les éléments mécaniques. Le bois contrairement au métal ne se dilate pas à la chaleur, mais est très sensible à l’humidité.
De même, l’usinage des différentes pièces du cadre en bois, des poutres creuses réalisées en frêne, requiert beaucoup de savoir-faire. C’est pourquoi il a été confié à Néo Sièges, une société de Neufchâteau (Vosges) spécialisée dans la réalisation en grande série des sièges de style. La partie assistance électrique est quant à elle fournie par Moustache Bike à Golbey (Vosges).
Ce premier prototype, qui pèse moins de 20 kg, a permis de valider le concept, la faisabilité et le style. Il va maintenant servir de base de développement à un produit qui pourrait être commercialisé. Le cadre par exemple devrait être réalisé en érable imprégné d’une résine bio-sourcée à base d’alcool furfurylique.
Les promoteurs du Vélibois insistent sur l’aspect développement durable du projet et filière courte qui met en valeur des savoir-faire régionaux, ainsi que sur le confort proposé par le bois qui absorbe bien les vibrations. Quant au coût il devrait être similaire à celui d’un vélo à assistance électrique traditionnel.
Epinal, qui se veut ‘‘capitale du bois intelligent’’, pourrait ainsi proposer le Vélibois en location à la demande dès la fin de l’année.
Source : http://www.industrie-techno.com/conception-design