Parlez-vous interface numérique ?

Le pôle Mov’eo a créé une communauté d’open innovation sur la conception d’interface numérique. Première production : un lexique intitulé "Le design des interfaces numériques en 170 mots-clés". Pour au moins partager le même langage.
Elles ne s’attendaient pas à un tel succès. "Alors qu’habituellement les groupes de travail du pôle de compétitivité auto Mov’eo rassemblent une vingtaine de chercheurs et ingénieurs parmi les membres du pôle, là il a fallu compter avec près de soixante participants", racontent Frédérique Chabbert, du pôle Mov’eo et Isabelle Edessa de la Direction Recherche, Innovation & Technologies Avancées de PSA Peugeot Citroën. Pas de doute, les interfaces hommes machines (IHM) sont un vrai enjeu pour l’industrie automobile. Mais le domaine reste à défricher. Pour aller plus vite, le pôle Mov’eo s’est donc rapproché du pôle Systematic, dont c’est un des domaines d’expertise, du moins en matière de développement d’outil de conception d’interface.
"Pour l’Auto, tout le monde était d’accord sur l’importance des IHM, mais se pose un vrai problème de timing. Quand et comment intégrer le travail des interfaces dans le temps de conception d'un véhicule ?", explique Isabelle Edessa. Et avant de trouver la réponse, encore faut-il savoir de quoi l’on parle.
"Des débats sont très vite arrivés autour de certains thèmes", raconte Isabelle Edessa. "Nous sommes donc aussi allés chercher des designers. L’association Designers interactifs et l’APCI (agence pour la promotion de la création industrielle) sont ainsi devenues sponsors de la communauté." C’est avec eux, et sur la base du petit dictionnaire du design numérique qu’avaient déjà publié les Designers Interactif, qu’a travaillé un groupe composé d’ergonomes, d’ingénieurs et de designers. Résultats, un an plus tard, la publication chez Dunod du guide "le Design des interfaces numériques en 170 mots-clés". Un peu aride, il est surtout destiné à la formation, en interne dans les entreprises (PSA, Valeo, Continental…), mais aussi dans les écoles de design.
Maintenant que la communauté a un langage commun, elle souhaite s’ouvrir sur l’Europe. "Cette action a permis de consolider la communauté, mais nous n’avons pas encore défini de projets collaboratifs. Nous ne sommes qu’en phase d’exploration", reconnaît Isabelle Edessa, qui pointe la difficulté de naviguer entre le non compétitif et le très compétitif. À l’heure où Ford ouvre en open source sa plate-forme logicielle pour la voiture connectée, afin de favoriser le développement d’applications, il faudrait peut-être arriver à passer outre. Et apprendre vite à jouer collectif.
Source : http://www.usine-digitale.fr/industries/