La science dans l’impasse avant la plus grande révolution depuis quatre siècles

Cette fois ma conviction est forgée, définitive, inébranlable, incontournable, la science est arrivée dans une impasse. Elle n’a plus aucune issue sauf à faire des expériences et trouver des résultats, un peu à l’image d’une partie de poker perpétuelle qui se joue avec des nouvelles cartes mais qui reste pour l’essentiel un jeu de cartes. Enfin, disons que les cartes sont de même nature, elles sont des mécanismes, des interactions, des phénoménalités analytiques, des statistiques. Le jeu est sans fin, on l’appelle la science ou comme disent certains, publish or perish. Bref, un jeu interminable qui est sans issue et ne peut plus s’arrêter, comme le loto, le football ou le téléthon. La sophistication des engins technologiques ne peut épuiser l’infinie complexité des mécanismes naturels. Le jeu est sans fin. Il ne produira pas d’explication. Juste des résultats, avec des applications, des scientifiques et des financiers et le marché qui va avec. Les publications financent les moyens permettant de produire d’autres publications. Je serais tenté d’y aller avec une démonstration à la Marx.
M-A-M devient A-M-A S-P-S devient P-S-P
C’est clair ! Marx explique que dans une économie fondée sur l’utilité, on vend un bien pour en acheter un autre alors que l’économie du profit utilise la marchandise M comme moyen pour faire de l’argent A. La seconde formule dit ceci. Une recherche qui se veut scientifique dans ses fins utilise la publication comme intermédiaire entre deux états d’avancement de la science.
Dans notre système actuel de recherche déviée, la science S est ce qui permet d’augmenter son capital en publication P. Actuellement, il est de bon ton de relier des tas de crises, certaines réelles d’autres plus psychiques (peurs climatiques). J’opte plutôt pour un usage du concept d’impasse et je suis convaincu que l’impasse du capitalisme est entrelacée avec l’impasse de la science. Sans doute faudrait-il ajouter une troisième formule, A-S-A, autrement dit, la science qui sert à faire de l’argent et s’insère dans le système du profit. Ce fait est avéré et bien évidemment incontestable. Qui n’a jamais entendu quelques contempteurs dénoncer la mise sous tutelle de la recherche par les intérêts financiers ? Bref, le système technicien, par ses multiples aspects, est dans une impasse. Et bien sûr la science. Je ne parle pas des techniques qui se perfectionnent sans cesse. Juste de la science au sens de connaissance du monde naturel et de l’univers.
En vérité, cette impasse scientifique est d’ordre épistémologique et même gnoséologique. La frénésie expérimentale inonde l’univers de la recherche de données qui ne trouvent ni la cohérence, ni le sens. Mais qui s’insèrent dans une sorte de jeu comme une loterie statistique et analytique où dès lors qu’un effet est observé et calculé, alors la partie est gagnée et on publie les résultats. Le cours de la science contemporaine est devenu un jeu, opposé au sens de la nature. En ce sens, le jeu scientifique est parfaitement inséré dans le jeu capitaliste et libéral. L’important n’étant pas d’ouvrir les consciences des gens mais de gagner une des innombrables parties proposés par le système. Les deux jeux vont de concert à l’époque hyper moderne. Ce qui nous ramène aux deux impasses qui s’entrelacent même si elles ne sont pas reliées. Le jeu est une impasse car que l’on perde ou que l’on gagne, on n’apprend rien et cette science qui finit par devenir un jeu ne nous apprend plus rien, sauf si on tente de dépasser le jeu, de sortir du cadre et d’interroger sur le comment et le pourquoi de ce jeu. Et surtout de comprendre l’univers et la nature. La science s’est égarée dans une impasse gnoséologique. Elle ne parvient pas à saisir l’essence de l’univers mais sans doute, dès le départ, quand la physique mathématique a émergé avec Galilée, la science était déjà sur une voie opérationnelle dont l’issue s’achèverait dans l’impasse mécaniste et objectiviste de la fin du 20ème siècle.
La situation se présente comme au 17ème siècle, quand le calcul a fini par rendre opérationnel le dispositif scientifique et philosophique qui pour connaître la nature et l’homme, a réussi à sortir la philosophie scolastique de son impasse. Maintenant, l’achèvement de ce dispositif est avéré. Il a donné ce qui était possible et ne fait que tourner en rond. Une immense révolution se prépare. Je ne sais pas comment l’exposer pour un public relativement éclairé vu que je ne sais pas comment convaincre les scientifiques professionnels. C’est le lot de l’impasse que d’être ignorée de ceux qui y sont plongés alors que ceux qui en sont sortis n’ont que peu de moyens pour se faire entendre. La grande révolution est en marche mais elle se fait avec des pas de travers, dans le silence des pensées. Elle finira peut-être par émerger avant que l’humanité ne se soit détruite ou pire, ait installé le système totalitaire de la science moderne car impasse va de pair avec totalitarisme si elle revêt un sens collectif.
Je vous en dirais plus si vous le souhaitez, sinon je m’en irai contempler les oiseaux. A vrai dire, l’ignorance n’est plus un état que l’on subit, c’est maintenant, à notre ère de diffusion des savoirs, un Choix ! Et je ne pense pas que les autorités gouvernementales aient intérêt à sortir de l’impasse car elle s’accommode parfaitement avec la domination des élites et les profits du marché. Quand le jeu permet de faire des tas de gagnants, petits et gros, le jeu ne s’arrête pas. Seuls quelques initiés soutenus par des mécènes peuvent faire germer les connaissances inédites du 21ème siècle, celles qui permettront une nouvelle compréhension du monde et une nouvelle alliance avec la nature et espérons-le, entre les humains.
Source : http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/